Aix-en-forêt
Reconstitution historique d'une grange monastique du 12e siècle en Normandie
Costume cistercien au XIIe siècle
L'habillement des cisterciens est prescrit par la règle de Saint-Benoit. Les couleurs qu'ils emploient aujourd'hui, soit la tunique blanche et le scapulaire noir, ne sont codifiés qu'à partir de 1335 par un édit du pape cistercien Benoit XII. Avant cette date, les cisterciens portaient des vêtement fait d'étoffe de laine non teinte. Ceci qui donne des vêtements soit écru, gris, brun ou roux, selon la couleur de la toison utilisée. Ceci peut résulter en un habillement dépareillé dans une même communauté. Le climat local va aussi influencer l'épaisseur de la laine utilisée.
Les moines se doivent d'adhérer strictement à la règle. En revanche, l'habillement des frères convers (religieux non-moine, vivant hors du monastère - voir Vie Monastique) est adapté aux travaux manuels.
RS 55. LES VÊTEMENTS ET LES CHAUSSURES DES FRÈRES
- Les vêtements qu'on donne aux frères sont différents selon l'endroit où ils habitent et selon le climat.
- En effet, dans les régions froides, il faut plus de vêtements ; dans les régions chaudes, il en faut moins.
- C'est l'abbé qui jugera de cela.
- Pourtant, nous croyons que dans les régions tempérées une coule et une tunique suffisent pour chaque moine,
- avec un scapulaire pour le travail. Pendant l'hiver, la coule est en tissu épais. Pendant l'été, c'est une coule légère ou usée.
- Pour se couvrir les pieds, les moines ont des chaussettes et des chaussures.
- Ils ne doivent pas se plaindre de la couleur et de l'épaisseur de ces vêtements. Mais ils prennent ce qu'on peut trouver dans le pays où ils vivent, ou ce qu'on peut acheter de moins cher.
- L'abbé fait attention à la mesure des habits. Ils ne seront pas trop courts, mais à la taille de chacun.
- Quand les frères reçoivent des vêtements neufs, ils rendent toujours aussitôt leurs vieux habits. On les garde au vestiaire pour les pauvres.
- En effet, pour un moine, deux tuniques et deux coules suffisent pour en changer la nuit et pour les laver.
- Les vêtements en plus sont inutiles et il faut les supprimer.
- Les frères rendent aussi les chaussettes et tout ce qui est usé, quand ils reçoivent des affaires neuves.
- Les frères qu'on envoie en voyage reçoivent des caleçons qu'on prend au vestiaire. A leur retour, ils les lavent et ils les rendent.
- Du vestiaire, ils recevront aussi des coules et des tuniques un peu meilleures que d'ordinaire quand ils partiront en voyage, et ils les rendront à leur retour.
- Pour literie, il suffira d'une natte, d'un drap, d'une couverture de laine et d'un oreiller.
- L'abbé examinera souvent les lits pour vérifier qu'il ne s'y trouve pas d'objet personnel.
- Si l'on trouve chez un moine quelque chose qu'il n'a pas reçu de l'abbé, il subira un très sévère châtiment.
- Pour supprimer à la racine ce vice de la propriété, l'abbé donnera tout ce qui est nécessaire:
- coule, tunique, bas, chaussures, ceinture, couteau, stylet, aiguille, mouchoir, tablettes, pour ôter tout prétexte tiré de la nécessité.
- L'abbé méditera toujours cette sentence des Actes des Apôtres : On donnait à chacun selon ses besoins.
- Que l'abbé prenne donc en considération le besoin des faibles et non l'envie des malveillants.
- En toute circonstance, qu'il pense que Dieu lui demandera compte de toutes ses décisions.
Vêtements des moines cisterciens:
- tunique (2)
- scapulaire avec capuchon
- chausses courtes (2 paires)
- chaussures
- coule
- pantoufles ou chaussons pour l'intérieur
Vêtements des frères convers:
- tunique (4)
- scapulaire
- aumusse
- chausses courtes (2 paires)
- chaussures
- chape (pour protéger contre les intempéries)
- pelisse (pour protéger contre le froid), optionnel
Les sous-vêtements n'étant pas mentionner dans la règle de Saint-Benoit, les moines cistercien ne porte ni chainses, ni braies. Pour préserver la décence, les braies sont toutefois portées lors de travaux en hauteur et voyages sur une monture.
La tunique
"Sur le corps, à même la peau, pas de chemise mais une tunique de laine naturelle, non teinte. Elle est courte comme celle que portent les paysans et, à en juger par diverses miniatures du XIIe s., montrant des moines cisterciens au travail, elle semble deja en piteux état. [...] La tunique est serrée à la taille par une ceinture de cuir " Vivre dans un abbaye cistercienne aux XIIe et XIIIe siècles, Éditions Jean-Baptiste Lefèvre
le scapulaire
Le scapulaire est un vêtement monacal porté lors de travaux manuels pour protèger la tunique. "Pour le travail manuel, les moines et disposent d'un scapulaire qui dans son etat définitif est formé de deux bande d'étoffe reposant sur les épaules (scapulae) et qui retombe en avant et en arrière par dessus la tunique." Vivre dans un abbaye cistercienne aux XIIe et XIIIe siècles, Éditions Jean-Baptiste Lefèvre
Il serait doté d'un capuchon pour les moines et sans capuchon pour les convers.
la coule
Aussi nommer cagoule ou cuculle (cuculla) "[...] c'est le vêtement monastique par excellence: elle dérive d'un long manteaux à capuchon avant de devenir une ample robe fermée, aux large manches. Elle est portée dans la maison (au choeur au réfectoire, au chapitre, au latrines etc.) et aussi en voyage [...] Des texte nomment les cisterciens: les frères gris" Vivre dans un abbaye cistercienne aux XIIe et XIIIe siècles, Éditions Jean-Baptiste Lefèvre
L'aumusse
Ici on ne parle pas de l'aumusse religieux, mais bien celui des laïques qui n'étaient qu'un capuchon avec pèlerine courte qu'on porte dehors pour protéger la tête et le cou du froid. Il est porter pardessus le scapulaire
Chape
Aussi nommé chape de voyage ou pluvial (capa). Ce vêtement est un manteau circulaire garnie d'un capuchon. Il était fermé par devant et fait de grosse laine pour protéger de la pluie. On devait l’enfiler, n’ayant qu'un trou pour passer la tête. Il était porté tant par les clercs, les religieux les prélats que les laïcs.